vendredi 15 mai 2015

Islande


Cela faisait longtemps que j'avais envie de faire ce voyage. Et puis finalement, un peu sur un coup de tête, profitant de tarifs intéressants en hors saison, nous nous décidons à passer une dizaine de jours en Islande.

On est fin mars, c'est encore l'hiver en Islande. Du coup, pas facile de prévoir un itinéraire car en dehors de la route N1, l'ouverture des routes se décide jour après jour, voire heure après heure. Inutile donc de réserver un gîte si on n'est pas sûr de pouvoir y arriver. Et c'est tant mieux, car cela laisse beaucoup plus de liberté dans les déplacements.

Avant de partir, j'avais tout de même repéré quelques incontournables qui devraient rester accessibles sans trop de difficultés quelles que soient les conditions météo. Je décide donc cette fois d'emporter mon reflex, différents objectifs,  ainsi qu'une petite chambre photographique 4X5'' pour le film polaroid.

Après une courte nuit passée à Reykjavik, direction le sud du pays, Vik précisément.

C'est sous un grand soleil que nous parcourons les quelques 180 km qui séparent la capitale de la petite ville de Vik.

Sur la route, on passe devant deux cascades bien connues en Islande, Seljalandsfoss et Skógafoss. Par beau temps, on aperçoit un arc en ciel devant cette dernière cascade, c'est assez irréel.





LE SUD : VIK et JOKULSARLON

On arrive finalement à Vik en début de soirée. Je repère quelques spots intéressants en essayant de profiter de la belle lumière.

Sur la plage de Reynisfjara ci-dessous, on distingue l'arche de Dyrholaey, visible en plus gros plan un peu plus loin.





Au loin, les rochers de Reynisdrangar

Arche de Dyrholaey





Dyrholaey






J'avais entendu parler d'un avion américain qui s'était écrasé pendant la seconde guerre mondiale dans ce coin, à une dizaine de kilomètres de Vik. Ce n'est pas évident à trouver car il n'y a aucune indication. C'est après pas mal de tentatives infructueuses qu'on finit par dénicher la piste menant au site à une dizaine de kilomètres avant Vik sur la droite.






Ces deux jours passés ici ont été fabuleux, et il en faudrait bien plus pour exploiter pleinement cet endroit. Je me dis que si l'occasion se présente, on ne manquera pas de repasser par là.

Pour l'heur, direction Jokulsarlon : 200km de route. Le Jokulsarlon est le plus grand des lacs proglacières d'Islande. Sa particularité réside également dans le fait que des blocs de glace se détachent du glacier et viennent s'échouer sur la plage de sable noir en suivant le cour d'eau qui relie le lac à la mer.

Ce déversement continu de petits icebergs sur la plage offre une vision assez irréelle. C'est un incontournable lors d'une visite du sud de l'Islande.













Bien fatigué par ma journée, je sors de l'auberge de jeunesse pour fumer une cigarette et en levant la tête j'aperçois un début d'aurore boréale. Elle n'est pas très spectaculaire car le ciel est éclairé par la pleine lune, mais elle est bien visible !

Je suis rincé, mais je me dis que le spectacle doit être superbe au dessus du lac du Jokulsarslon, alors je décide de prendre la route et de faire les 10 km qui nous séparent du lac. J'arrive juste à temps car le ciel se sera complètement couvert juste après que j'ai eu le temps de prendre cette photo.



Après avoir passé deux jours en auberge de jeunesse près du Jokulsarlon, nous optons pour un itinéraire qui devrait nous conduire à l'opposé de l’île, dans les Fjords du nord-ouest. Deux solutions s'offrent alors : longer l’île par l'est ou revenir sur nos pas en repassant par le sud puis Reykjavík.

Ce n'est pas très rationnel mais nous optons pour cette deuxième solution. Elle permet de repasser un peu de temps dans la région de Vik et puis la météo est sensée se dégrader très vite désormais ce qui me fait hésiter à passer directement par l'est puis le nord du pays.

Les 180 km de route retour vont être vraiment difficile car ils se feront sous une véritable tempête de neige qui plongera tout le pays jusqu'à notre départ sous un épais manteau de neige et de glace. J'ai vraiment cru qu'on resterait bloqué sur la route, et dans une telle situation, c'est avec énormément de plaisir que vous apercevez dans votre rétroviseur un de ces énormes 'monster 4X4' que l'on croise souvent en Islande et qui s’apprête à vous doubler alors que vous roulez à 10km/h bon poids... On se sent moins seul sur la route d'un coup, et surtout, on en profite pour se placer pour quelques kilomètres au moins dans leur sillage.

On finit par arriver à Vik après une journée éprouvante. Heureusement, la prochaine nuit se passera dans le meilleur hébergement que nous aurons en Islande pendant tout notre séjour, chez Ragnar, un petit chalet en bois situé sur la plage même de Reynisfjara. La gentillesse de Ragnar et la qualité de ses chalets valent vraiment le détour si vous avez l'occasion de passer dans la région. Il n'est listé dans aucun site d'hébergement, il faut le contacter directement par son site ici : http://www.reynisfjara-guesthouses.com/en/the-cottages

Le lendemain matin, ce sont les mêmes paysages déjà parcourus qui s'offrent à nous, mais cette fois sous un manteau de neige et par un vent à décorner un viking.






J'ai envie également de revenir sur le site du DC3. La piste est complètement recouverte de neige et se dégage simplement lors de l'arrivée sur la plage. L'ambiance est très différente de celle que nous avons connue quelques jours auparavant et change à tous les instants.







Nous repasserons par Reykjavík avant de repartir. L'idée est toujours de rejoindre les Fjords du nord-ouest si bien sûr la météo le permet.


L'OUEST : LA PENINSULE DE SNAELFELLSNES

Auparavant, c'est une étape dans la péninsule de Snaefellsnes qui nous attend. Celle-ci est réputée pour offrir un condensé de l'Islande. Très franchement, je n'en sais rien... Ce que je sais par contre, c'est que c'est un magnifique endroit et que cela vaut vraiment le coup d'en faire le tour.

C'est également là, à l'extrême ouest de la péninsule sur la montage Snaefellsjökull que Jules Vernes situe l'entrée de l'intérieur de la terre dans son 'Voyage au centre de la terre'.

Nous passerons deux jours à Grundafjordur, une petite ville du nord de la péninsule car elle semble idéalement située : en effet, elle est au pied d'une montagne mythique pour les islandais, le Kirkjufell et elle est située près de l'embarcadère qui permet de rejoindre les Fjords du nord-ouest par ferry si les routes devaient être bloquées.

Ci-dessous deux photos prises au lever du jour sur la péninsule. 


Kirkjufell


L'Eglise noire de Budir, une des plus vieilles églises en bois d'Islande


Finalement, un changement de programme va s'imposer : il continue de neiger et à peu près toutes les routes situées dans les Fjords du nord-ouest sont fermées. Impossible d'y aller par la route et peu d'intérêt de rejoindre en bateau si après les 2 heures de traversées, on ne peut emprunter aucune route...

Je vais donc réfléchir à une autre destination accessible. Il semble possible de pousser plus au nord si on rejoint la N1. Cap donc sur la péninsule de Vatness et sur un des trolls les plus connus d'Islande, le Hviteserkur.


LE NORD : LA PENINSULE DE VATNSESS

Encore une très belle péninsule qui vaut largement le détour.




ça souffle fort, mais ce n'est pas un problème pour les chevaux islandais



Hvitserkur


Il nous reste deux jours avant de reprendre l'avion. Il est temps de se rapprocher peu à peu de la capitale et de l'aéroport. Nous optons donc pour un rapide tour dans le parc de Pingvellir.  Ces deux jours verront le temps se radoucir considérablement, mais du coup, nous resterons sous une pluie ininterrompue, rendant toute sortie sans grand intérêt.

On ne va pas se plaindre, malgré le froid, le vent et la neige, nous avons eu plutôt de la chance en visitant l'Islande à cette saison.

Du coup, nous avons tout le temps pour chercher de la bière. j'en profite pour donner deux ou trois conseils aux amateurs de ce doux breuvage qui s'apprêtent à faire une voyage en Islande. Anticipez !!

Oui, car dans ce beau pays, la vente d'alcool est un monopole concédé aux 'Vinbudin'. Ces distributeurs sont présents dans la plupart des villes islandaises mais ils ont des horaires pour le moins inhabituels pour nous.... A Vik, par exemple, le Vinbudin est ouvert une heure par jour, de 16h à 17h.... autant vous dire que c'est pratique.

On va donc consacrer cette journée pluvieuse à la recherche du tant convoité Vinbudin après avoir fait choux blanc les deux jours précédents. Et nous allons devoir faire pas mal de kilomètres avant d'arriver enfin à en trouver un ouvert plus ou moins sur notre route. Une fois le Grall atteint, je dois dire que j'ai eu de très bonnes surprises en dégustant certaines bières islandaises. De même pour la gastronomie qui réserve plutôt de bonnes surprises pour un pays situé sous ces latitudes.

Au final, l'Islande mérite bien sa réputation, c'est vraiment un pays magnifique. Si l'occasion se présente, j'aimerais bien pouvoir y retourner en début d'automne pour découvrir le pays autrement. Inutile de préciser que je vous recommande cette destination si vous en avez l'opportunité.

Je vous laisse avec quelques négatifs de polaroid.

Vos réactions sont comme d'habitude les bienvenues !

Boris













dimanche 8 mars 2015

Portugal - Atlantique sauvage


Ayant quelques jours de libre en novembre dernier, j'ai eu envie de prendre un vol pour Lisbonne. Le Portugal n'est pas un très grand pays, mais en quelques jours seulement, un choix précis de destination s'impose. Et comme j'avais envie de grands espaces, j'avais repéré une côte sauvage à une trentaine de kilomètres de Lisbonne seulement. Destination Lisbonne donc pour un grand bol d'air marin.

De Lisbonne, sont facilement accessibles les grandes plages de sable qui longent la côte qui rejoint Estoril puis Cascais. Ce sont de belles plages mais elles sont très fréquentées. Pourtant, il suffit de remonter la côte de quelques kilomètres au niveau du Cabo da Roca pour trouver des endroits magnifiques et sauvages.

Voici donc un aperçu de quelques sites bien préservés de l'afflux des touristes dans un périmètre  restreint au départ du Cabo da Roca, la pointe la plus occidentale de l'Europe continentale. La plus belle d'entre elles est sans aucun doute la Praia da Ursa. Elle n'est pas très évidente d'accès mais le jeu en vaut la chandelle. 




Praia da Ursa






Ce rocher est magnifique, mais en continuant l'étroite plage quelques mètres plus au sud on découvre un autre superbe point de vue. Je n'ai eu que très peu de temps pour faire cette photo. La marée montait à grande vitesse, et le temps d'installer le pied photo,  le porte filtres et les filtres, j'étais déjà en grande partie trempé. Je n'ai pas pris le risque d'insister, la plage étant déjà très étroite ; ce sera donc l'unique photo qui sortira de mon appareil...



Praia da Ursa, versant sud



Quelques kilomètres au nord de la Praia da Ursa se trouve la Praia da Adraga. Encore une belle plage, qui ne pose cette fois aucun problème d'accès, un parking donnant directement sur la plage. Comme toutes les plages de la région elle est parsemée de beaux rochers.


Praia da Adraga





Après avoir passé 3 jours dans les environs de Sintra, j'avais envie de me rendre dans un coin assez prisé des photographes, le tout petit port de pêche de Carrasqueira à quelques minutes de bateau de Sétubal.

Le bateau arrive vers 17h. Le temps de faire les quelques kilomètres qui séparent l'embarcadère de Carrasqueira et de se perdre dans le dédale de petites routes, j'arrive au moment du coucher du soleil. Mais je vais vite m'apercevoir que je me retrouve au beau milieu d'une bonne dizaine de photographes tous venus pour les mêmes raisons que moi... C'est la bousculade, et pour couronner le tout, certains pêcheurs rentrent juste à ce moment précis, ce qui n'est pas pour les aider... Je n'ai aucune envie de "me battre" pour immortaliser les lieux dans ces conditions... 

C'est l'envers du décor des beaux spots facile d'accès. Je décide que je reviendrai le lendemain matin à l'aube. Avec un peu de chance, ce devrait être plus calme, et ce sera le cas en effet, je me retrouverai absolument seul.


Carrasqueira





Il reste encore une journée avant de prendre l'avion qui nous ramènera à Marseille. Nous avons été tellement séduits par les plages au large de Sintra, qu'on décide d'y revenir une dernière fois. Direction le Cabo da Roca. Jusqu'à présent, nous avons pris les sentiers pour trouver les plages sauvages sans jamais prendre le temps de nous y arrêter. Encore une fois à cause du nombre de touristes. Peu d'entre eux font l'effort de parcourir les méandres des sentiers qui donnent accès à ces plages magnifiques. 

Arrivée donc en début de soirée au Cabo da Roca. Le site est en effet très fréquenté, mais il vaut largement le détour d'autant que la lumière du soir change en permanence.

Cabo da Roca







Ces quelques jours au Portugal m'ont beaucoup plu. Nous avons fait de très belles rencontres et pu vérifier que la réputation d'extrême gentillesse des habitants de ce pays n'est pas exagérée. On y mange divinement bien également ! J'y reviendrai à coup sûr car cette courte escapade à une trentaine de kilomètres de la capitale ne nous a même pas laissé l'occasion de prendre du temps pour visiter Sintra et Lisbonne. Ce n'était pas le but de cette courte escapade, mais j'espère avoir l'occasion de revenir spécialement pour l'occasion.

Je vous laisse avec ce coucher de soleil au Cabo da Roca. Plus à l'ouest, c'est directement l'Amérique !